Lampe de Jean Borme (Robj, mort en 1922). Début de 20e siècle.
Lampe en pâte de verre intercalaire de couleurs sur une base blanche. Lampe signée sur le flanc de l’obus.
Hauteur totale : 30 cm.
Jean Born (Robj)
En 1908 Jean Born, dont le nom a été déposé sous forme d’anagramme : Robj s’intéresse aux allumeurs électriques et dépose des modèles en 1910, avec son associé Lucien Willemetz. Il intègre dans ses modèles des brûle-parfums ou des lampes et renouvelle l’opération après la Première Guerre Mondiale avec l’apparition de bibelots artistiques en porcelaine ou autre matière. Un accident de voiture met fin à sa vie et son associé Willemetz va prendre la direction de l’entreprise. C'est lui qui véritablement influence et marque le style de Robj. Dès lors la production sera celle d’objets pleins d’humour et de charme renouant avec la tradition française des biscuits en porcelaine de François Boucher. Il s'entoure de sculpteurs, de modeleurs et de techniciens du feu et institue un concours de "bibelots d'arts en céramique", sans aucun programme ou motif imposer, véritable pépinière de talents en 1927.
Il a d'excellentes relations dans le milieu des éditeurs d'objets d'art, et le climat est propice aux innovations décoratives. Les caractéristiques des objets Robj correspondent parfaitement à l'air du temps et le succès est immédiat. En 1928, apparaît le plus grand succès de la maison: ses flacons à liqueur. En 1929, sur le même principe, apparaissent les pots à tabac. Élégance, modernité et originalité sont omniprésents tout en conservant un esprit gai et inventif, et le mélange des thèmes et des sujets participe également à ce succès. Robj travaille essentiellement avec la porcelaine et la faïence fine.
Pour la production, plusieurs grands centres de céramique sont sollicités : la Manufacture de Sèvres, Villeroy et Boch au Luxembourg, plusieurs fabriques à Limoges, et un atelier de décoration avec un four à moufle à Boulogne-sur-Seine.
Dans son catalogue de créations, Robj propose des brûle-parfums, des veilleuses électriques, des encriers et fantaisies artistiques, mais aussi des luminaires et bibelots décoratifs. Plusieurs lustres, appliques et lampe brûle-parfums sont reproduits en couleurs, réalisés en fer forgé et verre. Les artistes ayant travaillés pour Robj sont restés anonymes mais dans les luminaires de la maison se retrouve l’esprit Art Déco des années 20, rappelant les grands maîtres de la ferronnerie comme Raymond Subes, Paul Kiss ou encore Edgar Brandt, avec le même raffinement des détails et la même délicatesse des proportions.